
L'histoire de la Route Jacques Cœur
La Route Jacques Cœur, première des routes historiques de France, prit naissance en 1954, à l’initiative de trois propriétaires, le marquis de Mortemart à Meillant, le baron Géraud d’Aligny à Ainay-le-Vieil et Jean Ferragut à Culan.
Ces intrépides souhaitaient ouvrir leurs propriétés à un public de curieux, susceptibles d’apprécier des monuments historiques privés et de contribuer à leur entretien. La Seconde Guerre Mondiale était terminée. Le pays avait relevé ses ruines, rétabli et modernisé ses infrastructures. Le tourisme avait l’avenir devant lui. L’idée était donc bonne, d’autant que les châteaux de la Loire attiraient de plus en plus d’amateurs.
Et, parce que Chambord venait, en 1952, de montrer l’exemple du premier (au monde ?) spectacle son et lumière, les dynamiques promoteurs berrichons en proposèrent trois, dès le jour d’inauguration du circuit, le 26 juin 1954.
Aujourd’hui, le succès aidant, la Route Jacques Cœur regroupe autour du palais du célèbre Argentier, des châteaux, des musées mais aussi la Cathédrale de Bourges et l’Abbaye de Noirlac. Elle est présentée ici dans sa configuration géographique, ses ambiances historiques, ses affinités avec Jacques Cœur, personnage emblématique du XVe siècle, et les ouvertures nombreuses et variées qu’elle permet sur un parcours long d’environ 180 kilomètres en plein cœur de la France.
Extrait de « La Route Jacques Cœur » – Jean-Yves Ribault
La Route relie différents sites de la région natale de Jacques Cœur. Elle est située au cœur de la France, ancien théâtre de luttes militaires entre Anglais, Armagnacs et Bourguignons. Désormais ce territoire est un lieu d’échanges touristiques et culturels. Forteresses, châteaux et tours restent les témoins de ce passé alternant guerres et paix. Tous ces lieux sont exemplaires pour leur architecture, leur histoire et les grandes figures qui y sont passées. Ce patrimoine culturel s’insère dans des paysages naturels et préservés – Sologne, Sancerrois, Champagne berrichonne, Boischaut.
Les sites mettent en œuvre des événements et des projets novateurs portant sur la valorisation de la mémoire, de l’histoire et du patrimoine. Les activités proposées se développent aussi vers la culture plus contemporaine et la pratique artisanale ou artistique ; elles ne cessent d’évoluer pour le plus grand plaisir des visiteurs et participent à renforcer l’attractivité touristique du Berry.
Depuis 70 ans, la Route Jacques Cœur a su garder les valeurs et l’esprit novateur de ses 3 fondateurs propriétaires privés pour faire découvrir des lieux chargés d’histoire et aider à leur sauvegarde. Elle est actuellement composée de Martine d’Aligny, Présidente, et de Magalie Griffonnet, Chargée de communication.
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Aujourd’hui, la Route Jacques Cœur compte 21 membres, sur un itinéraire qui traverse le département du Cher :
- 10 châteaux : les châteaux d’Ainay-le-Vieil, La Chapelle d’Angillon, La Verrerie, Meillant, Menetou-Salon, Pesselières, Peufeilhoux (Allier) et Sagonne, le Château-Musée de Gien (Conseil départemental du Loiret) et le Domaine de ChâteauFer,
- 4 sites emblématiques : l’Abbaye de Noirlac (Conseil Départemental du Cher), la Cathédrale de Jean Linard, la Galerie Capazza et le Palais Jacques Cœur (Centre des Monuments Nationaux),
- 7 villes et villages : Argent-sur-Sauldre, Aubigny-sur-Nère, Bourges, Dun-sur-Auron, Mehun-sur-Yèvre, Saint-Amand-Montrond et Sancerre.
La Route Jacques Cœur est également soutenue par ses partenaires institutionnels : l’Ad2T (Tourisme et Territoires du Cher), Atout France, Berry Province, Bourges 2028, le Centre des Monuments Nationaux, le Conseil Départemental du Cher, le Conseil Départemental du Loiret, la Communauté de Communes du Cœur de France, la Communauté de Communes du Dunois, la Communauté de Communes du Pays Fort Sancerrois et le Pays Berry Saint-Amandois.
Retrouvez la Route Jacques Cœur sur ses réseaux :
Association Route Jacques Cœur
Place Simone Veil 18000 BOURGES
contact@routejacquescoeur.fr
07 80 76 14 13
Les membres
Des châteaux, abbaye, jardins et villes ont rejoint cet itinéraire qui traverse le département du Cher, du Nord au Sud, soit 21 sites et villes membres.
Berry - Côté Sologne
Bourges et alentours
Destination Sud Berry
Sancerre Bords de Loire


L'histoire de Jacques Cœur (1395-1456) Grand argentier du roi Charles VII
En quelques mots
Jacques Cœur est le fils d’un pelletier fournisseur de la cour du duc de Berry à Bourges.
Il naît dans une période tourmentée, pendant la guerre de Cent Ans qui divise profondément le pays. Dévoué au « roi de Bourges », il côtoie Jeanne d’Arc, est le confident d’Agnès Sorel, la maîtresse du roi.
Le début du XVème siècle est une période de basculement entre le Moyen-Âge et la Renaissance. Homme d’affaires et banquier, Jacques Cœur contribue à construire un nouvel avenir pour la France en favorisant les échanges, notamment avec l’Italie et l’Orient.
« L’empire » commercial de Jacques Cœur ne lui survit pas, mais les monopoles royaux qu’il a installés profitent à l’État. Il a grandement contribué à la remise en ordre financière et monétaire du royaume. Grâce à ses prêts d’argent et à la fourniture d’armes, il permet au roi de France d’entretenir des armées permanentes qui reprennent la Normandie puis la Guyenne aux Anglais.
Jacques Cœur : grandeur et décadence
Jacques Cœur naît à Bourges en 1395. Sa famille, originaire de l’Allier, s’est installée à Bourges pour faire prospérer ses affaires commerciales.
Son père fournit le duc Jean de Berry en fourrure. Quand le dauphin, futur Charles VII, s’installe à Bourges en 1418, la bourgeoisie berrichonne voit s’ouvrir des postes dans son entourage.
Jacques Cœur épouse Macée de Léodepart, petite fille du maître de la Monnaie, et entre dans cette compagnie en 1429. Il spécule sur la quantité de métal précieux contenu dans les pièces qu’il fabrique, ce qui lui vaut une condamnation, suivie d’une grâce royale.
Au début des années 1430, il devient fournisseur de la cour, qu’il approvisionne en produits du Levant. Son voyage vers l’Orient en 1432 se serait terminé par un échec.
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Une ascension fulgurante
En 1439, il occupe la charge d’Argentier qu’il conserve jusqu’à sa chute en 1453 et qui assure une grande partie de sa fortune.
Son rôle consiste à assurer les dépenses quotidiennes du souverain, ce qui le conduit à consentir des avances au trésor et à contrôler les circuits d’approvisionnement de la cour. Pour cette clientèle, Jacques Cœur dispose d’un certain nombre de magasins d’étoffes, de bijoux, de meubles, de fourrures.
À partir de 1440, Jacques Cœur devient commissaire du roi auprès des États du Languedoc. Il est appelé à négocier le montant des impôts de la province et en tire un bénéfice personnel.
Anobli en 1441, il entre au conseil royal. Jacques Cœur participe à la reconquête en finançant l’effort de guerre. Profitant de l’envergure de ses affaires, il joue un rôle diplomatique à Gênes, en Aragon, à Rome, jusqu’en Égypte. Capitaine de nombreuses places fortes, visiteur général des gabelles, il propulse son fils à l’archevêché de Bourges en 1450. Cette ascension suscite de nombreuses jalousies parmi ses collègues marchands, à Tours ou à Montpellier, et parmi la noblesse de cour, qui lui doit beaucoup d’argent.
Disgrâce, prison et évasion
Jacques Cœur est arrêté le 31 juillet 1451 au château de Taillebourg sur la foi d’accusations rassemblées en toute hâte. Au château de Lusignan, le 29 mai 1453, après un an et demi de procès, la sentence tombe : Jacques Cœur est coupable. Ses biens sont confisqués et mis en liquidation.
Au cours de son procès, Jacques Cœur doit répondre d’un meurtre et de crimes de lèse-majesté.
Un meurtre
Jacques Cœur est soupçonné d’avoir empoisonné Agnès Sorel, la favorite du roi Charles VII. Il a pourtant été l’un de ses proches et son exécuteur testamentaire. Il est innocenté par le médecin. Mais en 2005, les restes du cadavre d’Agnès Sorel sont analysés et montrent une très forte concentration de mercure : remède médical mal dosé ou poison, le mystère demeure.
Des crimes de lèse-majesté
Jacques Cœur est accusé d’avoir manqué de fidélité au roi et d’avoir directement remis en cause son autorité et son honneur. Il a usurpé l’identité du souverain en imitant sa signature et son sceau. Il a émis de la fausse monnaie quand il était chargé de l’atelier de Bourges en 1429 et 1430. Il a escroqué deux gentilshommes chargés d’arranger le mariage de la fille de Charles VII avec le duc de Bourbon. Surtout, il a lésé les intérêts du royaume à l’étranger. Il a exporté au Levant des lingots d’argent frappés de la fleur de lys dont il a trafiqué la teneur en métal précieux ; il a vendu des armes aux Sarrasins malgré la menace qu’ils font peser sur Constantinople ; il a refusé de protéger un jeune esclave converti au christianisme pour ne pas nuire à ses intérêts commerciaux.
Il n’échappe à la peine de mort qu’en reconnaissance des services rendus à la couronne et surtout à l’intervention du pape Nicolas V.
Depuis sa geôle de Poitiers, il s’évade le 27 octobre 1454.



Au service de la papauté
Au début du mois de mars 1455, Jacques Cœur est à Rome. Depuis Marseille, il récupère, hors de portée de la juridiction du roi, une part importante de ses actifs commerciaux en Méditerranée, dont ses quatre galées. Le pape Nicolas V lui assure sa protection.
Pourquoi le pape protège-il ce fugitif français au risque de froisser Charles VII, un des plus puissants souverains d’Europe ?
Entre 1446 et 1449, fort de la confiance de Charles VII en ses talents de négociateur, Jacques Cœur a mené plusieurs missions diplomatiques.
Il s’initie aux affaires italiennes en traitant avec la république de Gênes, puis dirige une ambassade à Rome en 1448 afin de mettre fin à un nouveau schisme. Il contribue à l’abdication en Savoie de l’antipape Félix V en faveur du souverain pontife de Rome Nicolas V. Ce dernier ne cesse dès lors de témoigner à l’Argentier du roi de France sa reconnaissance et son amitié. Jacques Cœur perd son protecteur quelques semaines après son arrivée à Rome.
Après la mort de Nicolas V, le nouveau pape Calixte III reprend l’idée de ses prédécesseurs de lancer une croisade contre les Turcs qui se sont emparés de Constantinople deux ans plus tôt.
Jacques Cœur met ses talents de diplomate et de financier au service du Saint-Siège pour préparer l’expédition et embarque avec la flotte qui quitte Ostie le 23 septembre 1455. La trentaine de navires rassemblés ne font que sécuriser temporairement les îles de la mer Egée, et c’est sur celle de Chio que s’éteint Jacques Cœur le 25 novembre 1456.

Devises imagées et armes parlantes sont à la mode au XVème siècle. Jacques Cœur, récemment anobli, semble s’inspirer à ce titre des usages d’illustres personnages comme le duc Jean de Berry. Mais, il va plus loin en déclinant devise, cœurs et coquilles Saint-Jacques de manière quasi systématique, depuis le monogramme associé à sa signature jusqu’aux ornements de son palais de Bourges.
En savoir plus
L’usage de son nom et de sa figure ne disparaît pas avec lui et s’amplifie alors que se forge sa légende. En 1939, dans un contexte de mobilisation patriotique, les grandes figures de l’histoire nationale sont représentées dans une nouvelle série de billets édités par la Banque de France. Après Sully ou Bayard, Jacques Cœur et son palais de Bourges sont choisis pour illustrer le nouveau billet de 50 francs mis en circulation en janvier 1941. La Résistance pastiche alors avec humour le billet afin de dénoncer l’Occupation allemande et la collaboration du régime de Vichy.
De nos jours, centre hospitalier, lycée, entreprises commerciales portent son nom à Bourges, Lyon et Montpellier.
La magnifique demeure qu’il a fait construire dans la ville de Bourges (…) est si belle, si décorée de tant d’ornements que dans toute la France, je ne dis pas seulement dans l’aristocratie moyenne, mais même à cause de ses dimensions, jusque chez le roi, on pourrait difficilement trouver demeure plus magnifique.
Témoignage au XVème siècle de Thomas Basin, évêque de Lisieux
